jeudi 7 janvier 2010

Ma première sculpture.



(Sculpture d'une tête de femme romaine)

La glaise malléable, lisse et indolente,
Exige de ma main une figure décente.
Que puis-je lui donner de façon opportune,
Ce qu’elle me demande dans son infortune.

Ébauche inconsistante, elle se donne à moi,
Cette argile de feu qui me brule les doigts.
Il me faut la faire vivre telle une souveraine,
Mon souffle étant le sien et son âme la mienne.

L’esquisse de son profil prend forme dans l’espace,
Visage soupçonneux qui me fixe et me glace.
Je n’ose la brusquer de peur de la blesser,
De détruire cet ouvrage, qu’elle se sente offensée.

Quelques touches précises de mes doigts caressants
Lui donnent soudainement un regard d’enfant.
Comment la révéler par des gestes concis,
Respecter sa pureté, son innocence, sa vie.

En affinant l'esquisse, je l'effleure des doigts,
Étudiant son visage, il me semble qu’elle me voit.
Alors je la contemple, découvre sa pureté,
En de lignes précises reflétant sa beauté.

Puis, petit à petit, je sens qu’elle se dévoile,
Qu’elle veut montrer sa grâce, qu’elle retire le voile.
Je ressens en moi-même un irrésistible émoi,
Tout mon être frémir, semblant entendre sa voix.

Je ne la touche plus de peur de succomber
Dans les affres d’une peur que je ne puis dompter.
A cet instant précis, mon être frissonnant
La contemple ainsi avec enchantement.

Parfois je me réveille au milieu de la nuit,
Quand je ne puis dormir, quand le sommeil me fuit.
Lorsque la nuit est noire et mes pensées moroses,
Je la vois me sourire sous mes paupières closes.


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