À Natacha, Annick, Odile et Robert,
Danielle et Jean-Pierre, Micheline et Alain.
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Qu’il est bon de flâner en cet endroit
charmant,
Couvert d’aiguilles de pins et de lichens
dormants.
De fouler en silence ces beaux chemins moelleux,
De s'en aller rêvant en ces lieux merveilleux.
Territoire des oiseaux sifflants éperduement,
Territoire des oiseaux sifflants éperduement,
Ils chantent tous en chœur, s’égosillent à tous vents.
Virevoltants sous les arbres, recherchant
activement
La moindre nourriture en leurs vols savants.
J’ai aussi vu passer quatre biches voraces
Venues brouter l'herbage tendre d'une clairière.
A ma vue se sauvèrent avec une telle grâce,
Que j'en restais pantois, faisant une prière
Afin que des chasseurs ne puissent s’en saisir.
Leurs yeux plein de douceur, leurs visages innocents,
Leurs corps élancés me firent tant plaisir
En ce moment précis, merveilleux, saisissant.
J’ai vu la libellule, reflet bleu argenté,
Traverser mon chemin et devoir m’arrêter
Pour la laisser passer, ne pas la déranger.
Là était son domaine et j'étais l’étranger.
Cette petite forêt, foulée avec délice,
Que borde un joli golf, me ressource et me
plait.
Je suis émerveillé et devenu complice
De sa grande beauté et de tout son attrait.
Il arrive parfois qu’un golfeur malhabile
Fasse dévier sa balle dans l’auguste forêt.
Le lendemain mon chien trouvant le projectile
Le prenait dans sa gueule tout en longeant la
haie.
J’ai vu deux sangliers émerger d’un fourré,
A ma vue se sauvèrent, croyant voir le diable.
Et je compris pourquoi, par endroit labouré,
La petite forêt semblait méconnaissable.
Parfois, une odeur de chauffe, qu’un soleil
irradie,
Me monte à la tête, donne sa vraie saveur.
Encensant les chemins, surtout après la
pluie,
Source d’enchantement et de parfait bonheur.
En ce monde irrité, débordé, malmené,
Je peux me recueillir, ressentir les bienfaits
D’un calme salvateur et me suis aliéné
Cet espace secret que j’appelle ma forêt.
Le 7 mai 2006 (corrigé le 8 février 2010)